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MUNITIONS 311

pour ne pas dire l'identité, dans la modalité des uneset des autres, est. telle qu'il s'agit certainement du même phénomène, de sorte qu'il serait irrationnel de rejeter les monitions de faits vraisem- blables, sous prétexte que les faits sont vraisemblables. Etd'ailleurs, est-il suffisant de penser qu'un frère est très malade, presque à l'agonie, pour voir apparaître son fantôme? Vexpectant attention, à laquelle on a attribué monts et merveilles, ne peut vraiment pas, chez un individu normal, faire entendre une voix, faire voir une figure. Il faut donc donner droit de cité, dans la inétapsychique, aux monitious, même quand elles portent sur des faits très vrai- semblables.

4. Toutes les fois qu'une explication simple, non métapsychique, peut être donnée d'une soi-disant monition, il faut s'empresser de l'adopter, autrement dit être d'une extrême sévérité dans la cri- tique.

M. Barwell et M. Earle voient dans un train leur ami VV... à la portière. Ils l'aperçoivent au moment où le train se met en marche : W... leur fait des signes avec la main, et bientôt le train est loin. A ce moment même, chez lui, W... était pris d'une syncope grave. Mais est-ce assez pour affirmer que le double de W... était dans le train ? Qui sait si ce n'était pas quelqu'un qui lui ressemblait, un étranger quelconque, qui, voyant qu'on lui faisait des signes, a répondu en saluant avec la main ? Voilà une hypothèse beaucoup plus simple que l'hypothèse du double de W... Alors il faut réso- lument rejeter ce récit l .

Le cas très intéressant de M. Noell, jeune étudiant en pharmacie de Montpellier, qui voit dans la nuit sa sœur mourante, et qui s'entend appeler par elle, a un côté défectueux. Des télégrammes lui annonçaient la maladie grave de sa sœur. Or la servante qui devait les lui remettre les a sottement rangés dans un tiroir. Qui sait si, en état de demi-inconscience, M. Noell n'a pas lu et ouvert ces télégrammes ? C'est assez improbable ; mais ce n'est pas im- possible. Cela suffit pourtant à rendre le cas de M. Noell douteux.

Même si les explications non métapsychiques sont alambiquées

1. Hall, tél., tr. fr., 380.

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