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MUNITIONS 313

vue depuis deux ans, est morte. Vraiment il n'y a pas lieu de parler ici de monition. C'en est peut-être une ; mais rien ne le prouve.

11 faut en dire autant de l'observation du Rév. WiLsoNqui a une sen- sation vague et intense de maladie, au moment où meurt son frère jumeau. « C'était, dit-il, une trayeur panique : je frissonnais comme à l'approche de la mort. Mon frère est mort à peu près quatre heures avant que je n'aie été saisi de cette impression douloureuse. » Qu'il y ait eu, dans ce cas, monition, c'est assez possible; car il s'agissait de sou frère et de son frère jumeau, tout de même M. Wilson n'a pas alors pensé à lui, de sorte qu'il vaut mieux supposer une simple coïncidence entre ce malaise indéterminé et la mort du frère de M. Wilson 1 .

Si nous nous plaçons au point de vue de la lucidité, nous n'avons pas à faire état de ces monitions vagues, qui ne se rapportent pas à un fait réel, concret, déterminé, totalement inconnu du sujet. Même nous ne les appellerons pas des monitions, car nous réser- vons ce mot à l'avertissement d'un fait extérieur réel. Tant que le percipieut n'a aucune connaissance, plus ou moins précise, de cette réalité, ce n'est plus une vraie monition.

A. — De l'hypothèse d'une coïncidence fortuite.

La plus fréquente critique qu'on adresse à la réalité des moni- tions, c'est que le hasard peut les donner.

Nous allons présenter, comme il convient, cette objection dans toute sa force.

« Il y a, tant en France qu'en Angleterre, environ 1.500.000 décès par an, et mille fois plus de chutes, de blessures, d'ac- cidents sérieux, redoutables, suivis de syncopes, d'hémorragies, de délires, sans compter les minuscules incidents tels que ceux dont les monitions sont indiquées ; cela fait environ 1500 millions de cas. Or, comme l'enquête s'étend sur soixante années environ, c'est à peu près cent milliards de cas fortuits pouvant être objets de moni- tions. Or on a pu (péniblement) recueillir 500 cas; la proportion des monitions aux faits pouvant les provoquer est donc de 500 sur

1. Hall, tél., trad. fr., 88.

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