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MONITIONS 335

mènes métapsychiques à coûter, 1.824 ont répondu oui. Il a fallu éliminer un assez grand nombre de réponses insignifiantes. Il en reste 786 dont une cinquantaine seulement méritent d'être retenues ; car il faut, comme très sagement l'a décidé la Society for psychical Research, éliminer à peu près tous les récits qui ne sont pas de première main. Ou trouvera ces documents consignés dans un excellent livre de G. Flammarion, livre riche de faits et d'idées, mais parfois trop accueillant pour des récits d'authenticité douteuse.

Dans l'enquête anglaise, il y a eu 5.705 réponses. Sur ces 5.705, il y a eu 590 hallucinations subjectives, et 423 où l'hallucination semble avoir été extériorisée.

Mais de telles statistiques sont inopérantes, car, en général, lorsqu'on n'a rien d'intéressant à dire, on ne répond pas.

La petite enquête que j'ai entreprise au Bulletin des Armées, pendant la guerre, m'a amené une centaine de réponses, dont une trentaine sont à retenir ; et parmi ces trente il y en a sept à huit qui sont d'un puissant intérêt. On les trouvera plus loin.

Il faut ajouter à ces documents les faits consignés dans les livres et journaux spéciaux, dans les Annales des sciences psychiques, les Psychische Studien, Light, Religio-philosophical Journal, Luce e Ombra, Banner of Light, etc.

L'ensemble est une masse documentaire imposante. Certes, quand on considère isolément chacun de ces récits, on en trouve qui sont imparfaits, et ne fournissent qu'une vague démonstration. Mais c'est la condition même des sciences d'observation, qu'elles ne peuvent jamais atteindre la certitude que donnent les sciences expérimentales, et qu'elles ont besoin d'être multipliées pour auto- riser uneconclusion

Si, après avoir lu avec soin les récits que nous donnons ici, on n'ose pas conclure qu'il y a des mouitions, c'est-à-dire une relation (dont le mécanisme reste mystérieux) entre tel événement exté- rieur et notre intelligence, sans que ni nos seus ni notre raison aient pu nous rien faire connaître sur cet événement, alors il faut renon- cer à toute science d'observation ou de tradition. Il faut douter qu'il y a des aérolithes, et que Charlemagne a existé.

1. L'Inconnu et les problèmes psychiques, Paris, in-12°, 1900.

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