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MONITIONS DE MORT 359

M. Beaugrand, journaliste du Havre, connu de moi personnelle- ment, ma raconté, avec documents à l'appui, que sa mère, au Havre, le 2 novembre 1856, avant de se coucher, étant encore éveillée, entend un bruit effroyable de tempête, et voit la cheminée trembler, comme s'il y avait un grand vent. Elle songe alors à se réfugier dans une autre chambre. Pourtant il n'y avait en réalité ni cyclone, ni vent, ni tempête. Or, le même jour, à 11 heures du soir, son mari, qui allait de New-York au Havre, et qui s'était embarqué le matin, périssait dans une tempête à quelques milles de New-York 1 .

Elsa Barker, auteur de divers romans (The son ofMary Bethel, etc.) étant à Paris, est soudain, sans cause connue, poussée à écrire par l'écriture automatique. « Je suis là, je peux vous voir ; je me suis trouvé devant l'inévitable, etc. » La signature était de X..., une per- sonne vivant en Amérique, qu'elle connaissait à peine, magistrat, de soixante-dix ans environ, philosophe et écrivain. Elsa Barker inter- roge une de ses amies pour savoir qui était ce X... qu'elle n'avait vu que de loin en loin. Un ou deux jours après Elsa Barker apprend que M. X... est mort quelques jours avant qu'elle ait reçu le mes- sage. Elle pense qu'elle est la première personne en Europe qui ait eu connaissance de la mort de M. X...

Cet écrit de X... a été suivie de nombreuses écritures automa- tiques publiées en un volume qui n'a au point de vue scienti- fique qu'un intérêt secondaire. Mais on doit le lire avec soin pour se rendre compte de la puissance de l'inconscient en un aussi éminent écrivain qu'ELSA Barker 3 .

Le 4 mai, Lord Beresford, naviguant entre Gibraltar et Marseille, voit dans sa cabine un cercueil, et dans le cercueil il reconnaît son père, aussi distinctement que si c'était une réalité. Il en parle à ses

1 . Le récit de ce cas très ancien ne pourrait à lui tout seul avoir grande force probatoire: car avec le temps les souvenirs se déforment. Pourtant il est pro- bable que ces cas anciens, si analogues aux cas contemporains, sont exacts dans l'ensemble. On en trouvera trois bons exemples, trop longs pour être reproduits ici, racontés par C. Flammarion. Les apparitions au moment de la mort (Revue spi- rite, fév. 1921, 33.

2. Letters from a Living clead man, London, W. Rider, 1917.

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