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MUNITIONS DE MORT 361

cette ombre lumineuse, qui flottait comme une grande robe, prit la forme d'un corps et s'avança vers son lit. Je criai : « Léontine ! » M. Binet, avant de rien savoir, raconte cette apparition. Elle s'est produite au jour et à l'heure où la petite Léontine était morte 1 .

La monition suivante est loin d'être plus remarquable qued'autres. Si je la rapporte, c'est que je viens d'en être pour ainsi dire témoin (octobre 4919), et que je puis la conter avec quelques détails. Elle rentre absolument dans le cadre des monitions classiques.

Dans la nuit du 22 au 23 octobre 1919, Adèle Bureau, veuve, âgée de quarante et un ans, au service de ma belle-fille, Mad. Albert Kichet, à Carqueiranne (Var), entend dans son sommeil, vers 3 heures du matin, frapper à sa porte comme si quelqu'un voulait entrer. Elle veut essayer de dire : « Entrez » ; mais elle est comme paralysée. Il lui semble que sa chemise la colle su?' son lit, de sorte qu'elle ne peut rien dire, ni faire. Alors elle voit une forme de femme tout en blanc, sur le seuil de la porte, comme si la porte s'était ouverte. Elle ne peut pas distinguer la figure, car la forme s'est évanouie, et a tourné le dos dès qu'ADÈLE a voulu la regarder. Et presque aussitôt la forme a disparu, s'est évanouie comme si elle était sortie par la porte, mais la porte ne s'était ni fermée ni ouverte. Malgré son émotion, Adèle a pu se rendormir, quoique difficilement.

Elle n'a pu reconnaître la forme, mais elle a pensé à une sienne nièce qu'elle aimait tendrement et qui était gravement malade. Le 23 octobre, à 15 heures, après qu'elle a raconté son rêve (cauche- mar, selon son expression), à ma belle-fille, elle reçoit une dépêche lui annonçant la mort de sa nièce.

Adèle m'a dit qu'elle n'a pas reconnu sa nièce, n'ayant pas vu la figure, mais qu'elle a pensé à elle. Elle a vu un vêtement blanc, comme une robe de mariée, et elle pense qu'on a dû l'ensevelir avec cette robe (elle était mariée depuis un an). L'émotion de la mort (et peut-être aussi de la vision) a été si vive chez Adèle qu'elle a été assez malade (larmes et céphalées) dans la soirée du 23 octobre 2 .

i. Flammarion, Loc. cit., 84.

2. La dépêche était ainsi conçue : « Mad. Bureau, Carqueiranne, 23 octobre, Chissey en Morvan (Saône-et-Loire). Jeanne décédée ce matin, obsèques, vendredi onze heures, Bertbelon ». C'est la première fois qu'ADÈLE Bureau a eu une appa- rition. Il y a quelques années, après la mort d'une de ses tantes, elle a eu pen-

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