Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/389

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

MONITIONS DE MORT 377

Voici un fait rapporté par mon ami Gaston Fournies lequel m'a donné à diverses reprises des preuves d'une médianimité très forte. Il est possible que sa présence ait exercé une certaine influence sur ce très beau phénomène.

Allant dîner chez ses amis, M. et Mad. B..., Gaston s'étonne de ne pas voir leur ami commun d'E... qui était attendu. Ou dîne gaiemeut. Gaston, ainsi que M. et Mad. B..., devaient aller au théâtre ensemble. Mad. B... passe dans sa chambre pour mettre son chapeau. Soudain on l'entend pousser un cri de frayeur. Pendant qu'elle était devant sa glace, elle avait vu, dans le miroir, M. d'E... entrer par la porte. Il était pâle et triste, le chapeau sur la tête. Mad. B..., sans se retourner, lui avait dit : « Tiens, d'E.... vous voilà! asseyez-vous donc. » Comme il ne répondait pas, elle s'était retournée, mais, ne voyant rien, elle avait pris peur et poussé un cri. Elle insiste pour qu'on sache ce qui est advenu de d'E... On va chez d'E... qui n'était pas sorti de chez lui. Personne ne répond au coup de sonnette : on force la porte, et on le trouve mort. Il s'était tué d'un coup de revolver (probablement à 10 heures du matin l .)

M. Louis Noell, pharmacien à Cette, raconte que, lorsqu'il était étudiant à Montpellier, dans la nuit du 23 au 24 novembre, il voit, vers 4 heures du matin, étant dans un état de demi-rêve, sa sœur, pâle, sanglante, inanimée, l'appeler d'une voix plaintive : « Louis, mon Louis, mais viens donc, viens donc! » Il est pendant plusieurs heures obsédé par cette vision terrifiante, et le matin il raconte son rêve à ses camarades. Le soir, il reçoit la visite de sa sœur aînée, en grand deuil, qui lui apprend qu'HÉLÈNE, leur sœur, était morte d'une diphtérie suraiguë à Perpignan, le 23 novembre, à 4 heures du matin. On avait envoyé à Louis des télégrammes qui ne lui étaient pas parvenus 2 .

Un très distingué médecin de Madrid, mon ami Manuel Tolosa Latour, étant encore enfant, est réveillé au milieu de la nuit par sa mère qui lui dit en pleurant : « Priez pour votre grand-père qui

1. A. S. P., 1891, I, 22.

2. A. S. P., I, 39.

3. On peut supposer, encore que ce soit assez invraisemblable, que Louis Noell avait eu dans la nuit un accès de somnambulisme et avait lu les télégrammes qu'une servante avait enfermés dans un tiroir.

�� �