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MONITIONS DE MORT 393

Or, ce même jour, chez elle, Jeanne, presque mourante, appelait tout d'un coup, à 15 heures précises, à grands cris, son amie X... L'agonie commence, pendant laquelle Jeanne demande qu'on fasse autour d'elle le plus grand silence pour qu'elle puisse entendre venir son amie X... A 16 heures 6 minutes, elle se sent envoler... « Si c'était pour aller voir ?... » elle ne put achever... elle eut un hoquet. Elle était morte.

X... savait que Jeanne était perdue à bref délai, mais croyait qu'elle vivrait encore quelque temps.

Le récit, très circonstancié, de M. Piéron, mentionne en outre divers faits curieux qu'on pourrait expliquer par la cryptesthésie chez Jeanne mourante. Mais nous croyons qu'ils peuvent s'expliquer plus simplement par des coïncidences. Il n'en reste pas moins avéré qu'il y a eu pour X... cryptesthésie évidente, avec une moni- tion auditive très nette.

M. RAWLiNsoN(Cheltenham), étant en train de s'habiller, voit dans son cabinet de toilette, distinctement, la figure de son ami X... auquel il n'avait pas écrit depuis longtemps. A ce moment même M. X... mourait 1 .

Au commencement d'août 1878, mon grand-père, M. Charles Re- nouard, âgé de quatre-vingt-quatre ans, est légèrement souffrant 2 . Mais, comme sa santé est excellente, cette petite indisposition ne l'empêche pas de rester levé, d'aller et de marcher comme d'habi- tude. Il demeurait alors au château de Stors (Seine-et-Oise) chez Mad. Chedvreux, sa belle-sœur. Le dimanche 11 août, je vais à Stors et je trouve mon grand-père très bien portant. Il est convenu que ma femme et moi nous irons la semaine suivante à Stors pour passer quelques jours avec lui. Nous étions alors à Meudon, aux environs de Paris.

Le samedi matin, 17 août, à 7 heures, comme j'étais déjà levé, et achevais de m'habiller, ma femme se réveille en pleurant, et me dit : « C'est affreux, je viens de voir ton grand-père très, très malade. Il était dans son lit, et ta mère était debout à côté de lui. »

1. Hall, tél., tr. fr., 231.

2. Proc. ofthe S. P, R., 1888, 162.

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