Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/409

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

MUNITIONS DE MOUT 397

comme flottant dans un nuage. Soudain sortit du nuage une forme qui prit l'apparence de M. L...et le dormeur entendit nettement son père dire : « Tiens, c'est vous, L... c'est donc votre tour? » L... répondit simplement : « Mais oui, c'est bien moi ! » et ils se ser- rèrent la main. Quelques jours plus tard, M. Sérizolles apprenait que M. L... (très jeune encore) était mort ce même jour.

La maréchale Serrano raconte que le maréchal, duc de la Torre, son mari, étant extrêmement malade, et presque mourant, un matin se réveille de la torpeur que lui avaient apportées la morphine et la maladie, et qu'il se lève, en criant d'une voix forte, dans le silence de la nuit : « Vite, qu'on monte à cheval et qu'on coure au Prado, le Roi est mort. » Puis il s'assoupit, et de nouveau il répéta, mais d'une voix affaiblie : « Mon uniforme ! mon épée ! le Roi est mort. » Et en effet, à ce moment même, mourait au Prado, Alphonse XII, assez loin de Madrid où était le maréchal 1 .

Évidemment, nous ne citons ce fait qu'avec de multiples réserves, nécessaires.

Kate Sherman sent une main lui toucher l'épaule, quand elle est au lit. Elle voit son frère Stewart devant elle. Alors elle éveille sa soeur/ qui ne voit rien, et qui la plaisante sur sa terreur. Elle se rendort, met la tète sous ses couvertures, et de nouveau revoit son frère Stewart, dont l'image persiste quelque temps, puis peu à peu disparaît.

Kate éveille de nouveau sa sœur. Or Stewart mourait à la même heure (1 heure de la même nuit, du 4 au 5 juillet).

Voici un récit donné par Victor Hugo, dans Choses vues. Nous le reproduisons textuellement ; on n'a pas le droit de modifier les paroles du maître. Le cas est doublement intéressant : car il y a, outre la monition même, ce fait que l'apparition du mort s'est adressée à une personne légèrement malade, et qui cependant allait mourir, en lui disant : « Venez-vous ? »

«Le 27 novembre dernier, une vieille femme appelée Mad. Gdérin, âgée de soixante-six ans et demeurant rue des Fossés-du-Temple,

1. Flammarion, Loc. cit., 439.

�� �