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MUNITIONS COLLECTIVES 423

dans la chambre voisine, voit aussi la forme d'un homme qui lui rend visite, et qu'il reconnaît.

Mad. Treloar, rentrant dans sa chambre à 20 heures, voit, de l'autre côté de son lit, une forme de femme, pâle, avec une grande expression d'angoisse. Elle avait un chapeau et une voilette. La lampe en éclairait tous les détails, assez pour que Mad. T... puisse distiuguer des taches de rousseur sur le uez. Mad. T... reconnaît sa sœur. Puis la forme disparaît graduellement. A ce moment arrive la jeune nièce de Mad. T... qui dit : « J'ai vu tante Annie! j'ai vu tante Annie! ». Cette apparition ne répond pas au moment même de la mort d'ANNiE, mais à une attaque de diphtérie sur- aiguë qui la fit périr eu vingt-quatre heures 1 .

Les superstitions, les légendes religieuses ou païennes, les croyances populaires, ne m'inspirent qu'une foi très médiocre, ou, pour mieux dire, tout à fait nulle.

Cependant il ne faut peut-être pas tout jeter par dessus bord sans examen. De même les faits extraordinaines racontés dans les vies des saints ne sont sans doute ni des mensonges complets, ni des erreurs absolues, comme les lévitations par exemple. Il y a très probablement quelque parcelle de vérité enfouie au fond de tous ces récits. Au lieu de chercher à la découvrir, cette minuscule quantité de vrai, comme au lieu de la nier aveuglément il vaut mieux tenter de nouvelles expériences et provoquer de nouvelles observations.

Si je parle ici des superstitions populaires, c'est qu'il en est beau- coup qui se rapportent à des mouvements d'objets, à des bruits par- ticuliers, correspondant à la mort de telle ou telle personne. Je pourrais mentionner ici bien des récits qui rentrent dans les moni- tions, mais ces récits divers ne donnent que rarement la récogni- tion ; ce sont des bris de glaces, des chutes d'objets, des tableaux tombant des murs, des grands coups ébranlant les portes, tous faits qui, dit-on, avertissent d'un deuil ou d'un désastre. Je me conten- terai d'indiquer quelques-unes de ces monitions ; car, tant qu'il n'y a pas de précise récognition, on peut toujours, et même on doit, admettre des coïncidences.

1. Hall, tél., tr. fi\, 290.

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