Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/655

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suivante je revins à Alger, résolu à examiner avec plus de rigueur les conditions de l’expérience.

Le médium était Marthe Béraud, fille d’un officier supérieur, fiancée au fils du général, lequel était mort au Congo avant le mariage. C’est une jeune fille de petite taille, brune, aux yeux vifs, aux cheveux plutôt courts, très intelligente et très vive. Elle a donné, après les expériences d’Alger, de nombreuses preuves d’une très forte médiauimité, car c’est elle qui, sous le nom d’ÉvA, a été le sujet observé par Mad. BissoNet Schrenck-Notzing.

La chambre où se passaient les expériences est dans un petit pavillon isolé, au-dessus d’une écurie, au-dessous d’un grenier. La fenêtre était condamnée, et restait constamment fermée. La porte unique était fermée à clef au début de chaque séance. C’est la seule pièce du pavillon. Avant chaque séance tout était par Delanne et par moi minutieusement inspecté. Au fond de la pièce deux rideaux teudus isolaient du reste de la chambre une sorte de cabinet com- plètement sombre, de forme triangulaire, dont l’hypoténuse était représentée par le rideau de u 2 m ,50 de long environ. (Voyez figure 20, p. 644). Les assistants au-devant du rideau, à 50 centimètres, et parfois s’asseyaient plus près encore. Ces assistants étaieut le général et Mad. Noël, M lle X... Marie et Paule, les deux sœurs très jeunes de Marthe (qui toutes deux restaient loin du rideau), Delanne et moi. La lumière était donnée par une lampe rouge, comme celles qu’on emploie pour le développement des photo- graphies. Il y avait dans le cabinet une chaise, minutieusement inspectée, pour Marthe, et uue autre pour la négresse Aischa 1 .

Ou pouvait donc parfaitement voir tout ce qui se passait dans la salle. Aussi puis-je affirmer avec une absolue certitude que nulle personne étrangère ne pouvait y pénétrer pendant les séances -.

1. Le rôle d’ Aischa. paraît avoir été absolument nul. Mais la générale tenait à sa présence. Les meilleures expériences ont eu lieu en l’absence d’AiscHA.

2. Ceci soit dit pour répondre, sans que je daigne y revenir, aux assertions d*ARESKi, un cocher arabe, renvoyé pour vol par le général, et qui a raconté qu’il faisait le fantôme. Un certain famélique médecin d’Alger, le D r R..., pour attirer sur lui-même l’attention du public, a eu le malheur d’accueillir ces propos, et il a exhibé, devant le public d’Alger. Areski lui-même, qui se drapait d’un manteau blanc et qui, comme dans les Cloches de Corneville. taisait le fantôme à l’ébahissement des spectateurs. C’est là tout ce qui a été dit de plus sérieux contre les expériences de la villa Carmen.

Et le grand public, aveuglé par d’ignobles journaux, s’est imaginé que la fraude