Aller au contenu

Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/658

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

646 METAPSYCH1QUE OBJECTIVE

blanche, à peine à 40 centimètres de moi. C'est comme un voile blanc, un mouchoir sur le sol. Cette blancheur selève, s'arrondit. Bientôt c'est une tête qui est à ras du sol ; elle s'élève plus encore, grandit, et devient comme une forme humaine, un homme de petite taille, vêtu d'un turban et d'un manteau blanc, avec une barbe, qui va, en claudicant légèrement, de ma droite à ma gauche devant le rideau ; et qui alors, arrivé auprès du général, s'affaisse brus- quement sur le sol, avec un son He clac, clac (comme un bruit de squelette qui tomberait brusquement) s'aplatissant devant le rideau. Trois ou quatre minutes après (mais cette fois plus près du général, et non près de moi) la forme reparaît, s'élevant du sol en droite ligne, naissant du sol pour ainsi dire, et rentrant ensuite dans le sol avec le même bruit de clac clac.

La seule explication non métapsychique possible m'a paru aussitôt celle d'une trappe s'ouvrant et se fermant. Mais il n'y avait pas de trappe, comme je l'ai constaté le lendemain matin, et comme un procès-verbal de l'architecte l'atteste.

G. D.elanne a vu le même phénomène 1 , mais, comme il était un peu plus loin, il n'a pas pu distinguer aussi nettement que moi 1 'émergeraient du fantôme au-dessus du sol.

Il me paraît tout à fait impossible que, si souple, si menue que soit Marthe, elle ait pu ramper sous le rideau, sans l'agiter, et me donner l'illusion d'un personnage humain qui s'élève en droite ligne. Et puis comment expliquer cette tête qui, ainsi qu'une tête coupée, est à ras du sol, et la disparition brusque, en droite ligne, alors que, très peu de temps après, nous revoyons Marthe tran- quillement assise, endormie sur le fauteuil.

Diverses photographies ont été prises, tant par Delànne que par moi, stéréoscopiques ou non. Elles montrent des détails intéres; sants dont Oliver Lodge a fait une pénétrante critique, en déclarant que c'étaient les meilleures photographies métapsychiques qu'il connaissait.

Ce qui est curieux, c'est le flou des mains, qui paraissent avoir des contours indécis, comme vaporeux. Le voile dont le fantôme s'entoure est aussi à contours indéterminés, ce qui les fait con-

1. Il en a donné une description détaillée.

�� �