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690 MÉTAPSYCHIQUE OBJECTIVE

libérer une de ses mains, à plus forte raison leslibérer toutes les deux.

Un moulage a été obtenu une première fois, d'une main d'enfant ; une seconde fois de deux mains d'enfant (la droite et la gauche) ; une troisième fois, il y a eu moulage d'un pied d'enfant. Les plis de la peau et les veines étaient visibles sur le moulage.

Par suite de l'étroitesse du poignet ce moulage ne pouvait être obtenu par une main vivante ; car il eût fallu retirer la main et les doigts par l'étroite ouverture du poignet. Les mouleurs profes- sionnels n'arrivent à ce résultat qu'en séparant par une ficelle le plâtre en deux moulages (l'un dorsal, l'autre palmaire), pour recoller ensuite les deux segments. Ici rien de semblable C'est donc une matérialisation qui a été accompagnée d'une dèmatérialisation; car la dématérialisation a été nécessaire, en toute certitude, pour que ce moulage d'une main avec les doigts puisse être obtenu.

L'expérience — que nous nous proposons évidemment de recom- mencer, car elle est assez importante pour mériter d'être reprise, — entraîne donc la preuve absolue d'une matérialisation suivie de dématérialisation. Même si le médium avait eu toutes facilités dans cette opération compliquée, il n'eût pas pu l'effectuer. Nous défions les plus habiles mouleurs d'obtenir ce résultat sans employer le système des deux segments séparés par une ficelle, et recollés ensuite.

Par conséquent nous avons le droit d'affirmer qu'il y a bien eu matérialisation, puis dématérialisation d'une main ectoplasmique (ou fluidique), et nous croyons bien que c'est la première fois qu'on a pu réunir des conditions d'expérimentation aussi rigoureuses.

En tout cas il y en a bien assez pour que la matérialisation expé- rimentale — ou ectoplasmie — prenne rang définitivement dans la science. Certes nous n'y comprenons absolument rien. Tout est très absurde (si tant est qu'une vérité puisse être absurde). .

Les spirites m'ont durement reproché ce mot d'absurde ; et ils n'ont pas pu comprendre que je ne me résignais pas sans douleur à admettre la réalité de ces phénomènes. Mais, pour faire à un phy- siologiste, un physicien, un chimiste, admettre qu'il sort du corps humain une forme qui a une circulation, une chaleur propre et des muscles, qui exhale de l'acide carbonique, qui pèse, qui parle, qui

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