Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/720

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

708 METAPSYCHIQUE OBJECTIVE

Seulement M. Kirk lui apparut en miniature, ce qui établit, entre autres preuves, que c'était un phénomène uniquement subjectif.

A. de Rochas cite le cas 1 de Alma Haemmerle qui vit les fantômes de deux de ses amis, Stankevitch et Serboff, qui avaient essayé de lui apparaître à elle, et à son père. De fait Alma et son père, tous les deux, virent les doubles de Stankevitch et de Seuboff. Cette vision collective, si les témoignages sont authentiques, rend bien difficile l'hypothèse d'un phénomène uniquement subjectif.

D'ailleurs, comme nous l'avons souvent dit, le passage est graduel entre l'objectif et le subjectif; ou plutôt tout est tou- jours objectif; car, pour qu'il y ait hallucination véridique, il faut nécessairement qu'il y ait quelque phénomène extérieur, quelque vibration moléculaire qui provoque l'émotion cryptesthésique.

Nous devons conclure cependant que le phénomène est, d'après le langage habituel, subjectif ; car les vibrations moléculaires (inconnues) qui provoquent l'hallucination ne ressemblent pas aux vibrations moléculaires mécaniques habituelles.

Il serait très important de pouvoir tant bien que mal délimiter ce qui est objectif et ce qui ne l'est pas. Assurément on pourrait carac- tériser un phénomène visuel subjectif, en disant qu'il ne produit pas d'impression photographique. Mais on n'a pas toujours un appareil photographique braqué, de sorte qu'il faut adopter un autre critérium plus pratique. Nous dirons alors qu'un phénomène n'est objectif, dans le sens ordinaire de ce mot, que si toutes les per- sonnes présentes ont simultanément la même perception senso- rielle.

Et cependant il y a des objectivités différentes de l'objectivité habituelle; car, lorsque deux sensitifs croient voir le même fan- tôme, encore que ce fautôme ne se manifeste pas sur une plaque photographique seusible, c'est qu'il y a une objectivité quel- conque.

Mais, si plusieurs personnes voient simultanément la même appa- rition, si des animaux, chiens ou chats, semblent être effrayés, s'il y a surtout déplacement d'objets, alors vraiment il est impossible

1. A. S. P., septembre 1906, 309.

�� �