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716 MÉTAPSYCHIQUE OBJECTIVE

récits, une trace, très obscure, très faible peut-être, de vérité. Donc rejeter sans examen tout ce qui est dit des maisons hantées, ce serait presque aussi absurde que de tout accepter sans examen.

Certains savants que les sciences occultes psychiques intéres- saient ont essayé d'étudier la question. Mais il s'est trouvé que les résultats de toutes recherches scientifiques relatives aux maisons hantées ont été piteux. Chaque fois qu'on a voulu, rigoureuse- ment, sévèrement, mener une investigation méthodique, les phé- nomènes se sont pour ainsi dire évanouis. C'est une raison pour douter : ce n'est pas une raison pour nier. A vrai dire il n'est guère admissible qu'il y ait quelque incompatibilité entre les phéno- mènes de hantise et l'investigation scientifique, de sorte que le défaut de constatation exacte est déjà une assez forte présomption contre le réel des phénomènes eux-mêmes.

Mais, ce n'est qu'une présomption : ce n'est pas une certi- tude. Reste à savoir si dans la masse des témoignages obtenus nous pourrons trouver des preuves suffisantes pour conclure que quelques-uns de ces phénomènes sont vrais. Il faut se limiter à

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l'étude critique des témoignages, puisque ce n'est malheureusement pas une analyse expérimentale des phénomènes qu'on peut faire.

Donc l'histoire des maisons hantées a un chapitre expérimental très court, ou plutôt nul ; il n'y a guère que des faits d'observation.

Ajoutons qu'il est difficile de séparer les hantises des autres phé- nomènes de la métapsychique. Souvent on pourrait les ranger dans le chapitre des hallucinations ou monitions collectives, quelquefois dans le chapitre des cryptesthésies, plus souvent encore dans le chapitre des télékinésies.

Toutes nos classifications sont éminemment artificielles. Ainsi que nous l'avons dit si souvent, les faits ne se soucient pas, quand ils se produisent, de rentrer dans tel ou tel chapitre d'un traité scientifique.

Par conséquent, la définition et la délimitation de la hantise sont fort difficiles à donner. Il semble pourtant que ce qui domine soit une condition spatiale. Des phénomènes de hantise, soit objectifs, soit subjectifs, soit mixtes, se produisent dans une localité parti- culière, là et non ailleurs. Tout se passe comme si cette localisation dans l'espace était une des conditions du phénomène.

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