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Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/733

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IIAN1ISKS 721

et A' n'ont eu d'hallucinations. Ils sont peu enclius à la crédulité et au mysticisme, et leur raison est solide.

Telles sont les conditions générales des hantises subjectives.

Il paraît improbable que les hallucinations de A et de A' n'aient pas quelque vêridicité. Car : 1° les hallucinations pathologiques chez les normaux sont extrêmement rares ; 2° la concordance des hallucinations de A et A' est très forte ; 3° il y a une relation entre leurs deux hallucinations concordantes et l'événement quia amené la mort de B ; 4° les cas de monitions par des hallucinations véri- diques sont trop fréquents pour que ce phénomène ne soit pas considéré comme établi scientifiquement, et par conséquent il peut s'appliquer, à quelques nuances près, aux hallucinations de hantise, tant les processus, dans un cas et dans l'autre, sont analogues.

Assurément, si nous n'avions pour affirmer qu'il y a des fantômes d'autres preuves que les preuves de hantise, nous serions bien loin de pouvoir conclure; car, malgré l'incontestable véra- cité des témoignages, ils ne sont pas assez nombreux, et surtout ils n'ont pas une autorité suffisante, pour nous faire accepter l'extraordinaire et invraisemblable phénomène d'une matériali- sation. Mais, pour la preuve de la matérialisation, les données expérimentales (indiquées plus haut) sont abondantes, et il est juste d'en faire bénéficier les phéuomènes de hantise; car toutes explications, autres qu'une matérialisation (partielle ou totale), sont alambiquées, peu défendables.

Puisque plusieurs personnes voient à peu près le même fantôme, il est impossible d'admettre qu'il s'agit là d'un phénomène unique- ment subjectif. Pour que A, et A', et A", voient la même figure, il doit y avoir en dehors d'eux une vibration quelconque qui provoque dans leur cerveau à peu près la même image B. Par conséquent, cette image B a pour origine un phénomène extérieur, et à ce titre elle est objective. Mais ce n'est Das là l'objectivité, telle que nous l'en- tendons en général. Quand un fantôme n'est vu que par trois per- sonnes et que dix autres personnes présentes ne le voient pas, ne l'entendent pas, quand la plaque photographique ne révèle rien, ce fantôme n'est pas objectif dans le sens vulgaire du mot.

Dans la réalité des choses quotidiennes, s'il y a un palmier, par exemple, et qu'il y ait vingt personnes tout autour, ces vingt per-

Richkt. — Mélapsychifjne. 46

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