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CHAPITRE II

DE LA CRYPTESTHÉSIE (OU LUCIDITÉ) EN GÉNÉRAL

§ i. — DÉFINITION ET CLASSIFICATION

Presque toute la métapsychique subjective peut se ramener à un seul phénomène, celui que les magnétiseurs, il y a un siècle, ont appelé lucidité ou clairvoyance (Hellseheri) ; qu'on appelle mainte- nant (avec quelques nuances dans le sens) la télépathie, et que je proposerai d'appeler la cryptesthésie. Myers avait dit télesthésie.

Cryptesthésie, d'après son étymologie grecque, indique qu'il y a une sensibilité cachée, une perception des choses, inconnue quant à son mécanisme, et dont nous ne pouvons savoir que les effets.

Nous essayerons donc de prouver qu'il y a dans notre intelligence une faculté spéciale, mystérieuse encore, qui lui permet de savoir certains faits, passés, présents ou futurs, que les sens n'ont pu lui révéler. Pour que Stella puisse me dire le nom d'une vieille ser- vante, Mélanie, nom qui n'a jamais pu frapper ses yeux ou ses oreilles, il faut, si ce n'est pas le hasard, qu'une vibration quel- conque ait touché son intelligence et lui ait révélé le nom de Mélanie. Par conséquent, il y a dans l'intelligence de Stella une sensibilité mystérieuse, cryptique (cryptesthésie), qui lui fait connaître ce que jamais ses seus normaux n'auraient pu lui apprendre. Par quels indices ? Par quelles voies? Nous l'iguorons. Nous chercherons — sans y réussir d'ailleurs — à le savoir. En tout cas, le fait est là, indiscutable. Il y a uue cryptesthésie.

C'est à démontrer l'existence de cette sensibilité, nouvelle faculté de l'être humain, que sera consacrée une grande partie de ce livre.

Mais avant d'aborder les chapitres, très divers, qui constituent l'histoire de la cryptesthésie, il faut examiner d'abord deux points essentiels :

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