Page:Rictus - Doléances, 1900.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le pauv’ mat’las ousqu’on bourrique
Sans pus d’émosse au palpitant,
Comm’ qui dirait piston d’machine ;

Le gigognard ousqu’on fabrique
Des mômignard’s, des mômignons
Sacs à torgnol’s... poupées à gnons
Souvent d’guingois ou scrofuleux,
Pus tard ben sûr viande à usines
Bêt’s à impôts, chair à tueries
Nègres à borgeois, carne à putains ;
P’têt’ mêm’ bidoche à guillotine...
En tous cas c’ qu’y a d’pus certain
Esclaves et grain’s de malheureux !

Le pauv’ mat’las ousqu’on s’marie,
Le pauv’ mat’las à grands carreaux,
Ousque l’on chiale, ousque l’on crie
Quand on est malade ou blessé
Et souvent ousqu’on en finit
Quand on a ben crevé sa vie
Et qu’on n’est pas tourné rentier...

Badadang boum ! badadang d’zing !