Page:Rictus - Doléances, 1900.djvu/81

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Mais quoi ? Ce soir, y n’est rêveur.
Ce pétard, c’ mouv’ment du faubourg,
Ces ruisseaux bleus, ces trottoirs roses,
C’te bris’ fraîch’ su’ sa gueule en sueur,
Y sait pas porquoi ça l’ dispose
Et ça yi monte au ciboulot.

— « Gn’y’a pas ! qu’y s’dit en s’graffouillant,
Ya pas d’erreur, c’est gigolo :
La vie est pas pus toc qu’aut’chose,
Seul’ment ça dépend d’la saison,
C’est bath à voir c’te p’tit’ louchette !
Le ciel y l’est très machin-chouette,
De vrai on croirait d’la liquette
Des gonzess’ qui sont en masons ! »

Et le prolo au coin d’la rue
Boit la senteur du mois d’Marie,

Y s’rinc’ l’œil, y tette, y respire,
Ça yi fait doux par tout’ la chair
Depis le nombril jusqu’aux tifs,
C’est un nanan qui coût’ pas cher
Et qu’est pus bon qu’l'apéritif.