Page:Rictus - Les Soliloques du Pauvre, 1903, 5e éd.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

D’un d’ces poireaux qui font des vers
Malgré les conseils les pus sages,
Et qu’les borgeois guign’nt de travers,
Jusqu’à c’qu’y fass’nt un rich’mariage !)


— Ah ! comm’t’es pâle… ah ! comm’t’es blanc,
Tu guerlott’s, tu dis rien… tu trembles.
(T’as pas bouffé, sûr… ni dormi !)
Pauv’vieux, va… si qu’on s’rait amis
Veux-tu qu’on s’assoye su’un banc,
Ou veux-tu qu’on balade ensemble…


— Ah ! comm’t’es pâle… ah ! comm’t’es blanc,
T’as toujours ton coup d’lingue au flanc ?
De quoi… a saign’nt encor tes plaies ?
Et tes mains… tes pauv’s mains trouées
Qui c’est qui les a déclouées ?
Et tes pauv’s pieds nus su’l’bitume,
Tes pieds à jour… percés au fer,
Tes pieds crevés font courant d’air,
Et tu vas chopper un bon rhume !