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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

Les chrétiens sont nourris comme les voleurs, ils ne peuvent communiquer avec personne du dehors ; ordinairement ils n’ont pas les pieds passés dans les ceps, du moins dans la prison de gauche ; ils font partie des Tcha-Kals, mais par mépris on les appelle du nom injurieux de Kouang-pang-i.

Pour ce qui est du régime de la prison, voici en quoi il consiste : le matin, au point du jour, un gardien vient et crie : « On ouvre les portes. » Les voleurs exceptés, ceux qui veulent sortir dans la cour peuvent le faire. Le soir, quelque temps après le coucher du soleil, on compte les prisonniers ; les gardiens se rassemblent, on en place un dans chaque cachot pour le surveiller, puis on ferme les portes en mettant en travers par dehors une grosse poutre transversale retenue par des chaînes ; dès lors, il est impossible de sortir, quelque nécessité que l’on éprouve, quelque malade que l’on soit : personne ne reste pour ouvrir les portes, le gardien qui les a fermées va dormir en ville ; le feu prendrait au bâtiment que tous les prisonniers seraient grillés. Aussi, avant de partir, après avoir compté le nombre des prisonniers, le gardien recommande de ne pas dormir et de faire attention au feu.