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MA CAPTIVITÉ

On s’arrêta en cet endroit une demi-journée, notre mandarin devant revêtir en ces lieux des habits de deuil pour la mort de la reine Kim dont j’ai parlé précédemment. La soirée se passa plus tranquillement, plusieurs personnes vinrent me voir, mais tout se faisait avec ordre. Le lendemain, dans la rue ce fut la même affluence.

Enfin, vers onze heures, après que notre mandarin eut accompli les rites à je ne sais quel tribunal, nous sortîmes de la ville et bientôt nous fûmes sur la grande route qui, depuis cette ville, jusqu’à la frontière de Chine, est fréquentée par des chariots, chose rare en Corée. Ces chariots sont énormes et grossièrement fabriqués, le joug est fixé au brancard qu’il suffit d’abattre et de poser sur le cou du bœuf, sans qu’on ait besoin d’autres harnais.

Nous rencontrions souvent les courriers du gouvernement, qui font le service entre la capitale et la frontière. Montés sur de petits chevaux, ayant pour selle un petit tapis duquel pendent des étriers en paille, soutenus par des courroies également en paille de riz, ils vont toujours au galop et font la route en trois jours, bien qu’ils aient mille quatre-vingt-seize lis ou cent neuf lieues.

Les bœufs de Corée sont d’une belle race,