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MA CAPTIVITÉ

approcha pour contempler ces précieuses richesses ; stupéfaction générale ! quelques livres d’Europe, quelques ornements, toutes choses inutiles et sans prix pour un Coréen. « Il n’a vraiment pas fait fortune dans notre pays, » disaient-ils. En somme, je n’étais pas fâché de l’accident, car depuis longtemps, j’entendais répéter les choses les plus absurdes sur le contenu des caisses. Nous pûmes facilement vider l’eau qui avait pénétré, sans gâter aucun objet.

Après le bagage venait ma chaise portée par deux hommes, auxquels deux autres prêtaient main forte dans les endroits difficiles. Je m’y tenais assis et j’avais toute facilité pour parler avec les porteurs qui, toujours très gais, me faisaient des questions et me racontaient mille histoires sur toutes sortes de sujets.

Les satellites venaient ordinairement prendre part à la conversation qui rompait ainsi la monotonie du voyage.

Le mandarin, monté sur un petit cheval, fermait la marche et surveillait la caravane. Les premiers jours, il fut froid, taciturne, mais peu à peu il se dérida et bientôt nous fûmes amis. Trop éloigné, il ne pouvait suivre la conversation, mais quand il entendait les porteurs rire un peu fort, il demandait invariablement :