Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/102

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montagnes de Shéba resplendissaient comme de l’argent poli.

Quelques instants les rayons du soleil illuminèrent ces montagnes altières, et les masses sombres à leur pied, puis des brouillards les enveloppèrent peu à peu et les voilèrent à nos yeux. On ne voyait plus que des lignes brunes dans un nuage floconneux.

Alors nous revînmes à notre soif ou plutôt la soif nous revint.

Ventvogel avait beau dire : « Je sens l’eau ! » il n’en trouvait point. Nous cherchions aussi et nous ne trouvions que du sable et des buissons de karou. Nous fîmes le tour de la colline et toujours en vain. Ventvogel persistait à lever en l’air son vilain nez retroussé et reniflant ; il répétait : « Je la sens ! Je la sens ! elle est quelque part ! — Inutile, c’est tout clair ! dis-je. Elle est dans les nuages, et, dans quelques semaines, elle tombera à torrents pour laver nos os blanchis ! »

Sir Henry caressait mélancoliquement sa barbe jaune.