Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/113

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était trop vif pour que ce fût possible ; tantôt nous sentions un membre qui se gelait, tantôt un autre, tantôt la figure. On se frottait, on se resserrait, on ne parvenait pas à se réchauffer. Je ne croyais pas voir le matin. Quelquefois on s’assoupissait un instant pour se réveiller en sursaut, et je suis sûr que, si nous nous étions endormis, nous ne nous serions plus réveillés ; notre force de volonté seule nous cramponna à la vie.

Peu avant le jour, Ventvogel, dont les dents avaient claqué comme des castagnettes toute la nuit, poussa un soupir, et ses dents cessèrent de claquer. Je crus qu’il s’était enfin endormi. Son dos était appuyé contre la muraille. Le malheureux ! qu’il avait froid ! encore plus que moi, puisque je le sentais ; on aurait dit de la glace.

Enfin, l’obscurité se dissipa ; des flèches d’or vinrent scintiller dans la neige, et le soleil s’éleva au-dessus de la muraille de roche ; il pénétra dans la caverne sur nos corps à demi-gelés. Nous vîmes alors que le pauvre Hottentot était raide mort.

La répulsion naturelle du cadavre nous éloigna