Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/206

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— Oh ! je te ferai bien parler, dit tranquillement Ignosi.

— Toi, tu me feras parler ? ô roi, ta puissance peut être grande ; mais elle ne saurait arracher la vérité aux lèvres d’une femme !

— Je l’en arracherai ! répondit Ignosi aussi calme que Gagoul était furieuse.

— Tu ne me feras pas parler !

— Tu vas parler, Gagoul ! ou mourir !

— Mourir ? Moi mourir ? Jamais ! Personne n’oserait porter la main sur moi.

— J’oserai, moi !

— Non, tu n’oserais pas !

— Ne t’y fie pas, Gagoul, mère du vice ! Tu ne tiens sans doute plus à la vie, toi qui es si vieille, si laide ! À quoi bon la vie, quand on n’a plus qu’un corps comme le tien ?

— À quoi bon ? Tu parles comme un enfant ! Tu ne sais donc pas que plus on vit, plus on a l’âme chevillée au corps ? Les jeunes peuvent mourir ; à peine ont-ils pris connaissance de l’existence, ils n’y sont pas attachés ; mais quand