Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/238

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trailles de la montagne, aucun bruit ne pouvait parvenir jusqu’à nous. Nos plus proches voisins c’étaient les rois koukouanas, figés dans leurs linceuls de spath, et les morts ne sont adonnés ni au bruit ni au mouvement ; mais, se fussent-ils livrés à toutes les sarabandes et à toutes les danses macabres chères aux sorciers, qu’à travers l’épaisseur du roc, aucun son n’en aurait retenti dans notre tombeau. La vanité des choses humaines nous apparut alors dans toute son inanité ; nous étions au milieu de richesses incalculables : or, ivoire, diamants, et toutes nous paraissaient maintenant d’aussi peu de valeur que de la poussière. Avec quelle joie n’aurions-nous pas échangé ces trésors contre notre liberté pure et simple !

« Quelle heure est-il ? dit sir Henry. Vous, Quatremain, qui avez des allumettes, voyez donc ! »

Je frottai une allumette ; le contraste de cette flamme avec les ténèbres profondes m’aveugla ; je vis cependant qu’il était cinq heures.

Ainsi, au dehors, l’aurore rougissait les mon-