Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/293

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s’endorment bientôt, sauf Quatremain, que les moustiques tiennent éveillé et qui fume sa pipe en admirant un clair de lune incomparable. Le bord de la rivière reste sombre cependant, le vent y gémit d’une façon lugubre ; mais, à peu de distance, sur la gauche, il y a une petite baie sablonneuse et découverte où viennent s’abreuver successivement un troupeau inoffensif d’antilopes et sa féroce majesté le lion. Puis un hippopotame plonge avec fracas à deux reprises, puis enfin quelque chose de plus inquiétant se produit. Une main maigre et noire s’est accrochée au rebord du bateau où veille le vieux chasseur, une figure humaine semble émerger de l’eau, soudain une lame brille au clair de lune et le sang du Wakwafi, qui dort auprès d’Allan Quatremain jaillit tout chaud sur ce dernier. Il ne s’agit pas d’un cauchemar, c’est bel et bien une attaque de nageurs masai.

Saisissant la hache de bataille d’Umslopogaas, Quatremain frappe dans la direction où il a vu luire le couteau et la main encore armée est tranchée net au-dessus du poignet. Celui à qui elle appartient ne jette pas un cri ; il disparaît comme une ombre, laissant derrière lui sa main sanglante.