Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/326

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elle leur annonce, éperdue de joie et tremblante d’horreur, riant et pleurant, que la pauvre enfant est de retour !

En effet, après que les blessures sont pansées et les vainqueurs un peu réconfortés, Flossie, très pâle et toute chancelante, est introduite et embrasse ses sauveurs à la ronde. On la félicite de la présence d’esprit qu’elle a montrée en tirant le coup de pistolet. Mais alors elle se met à fondre en larmes : « Oh ! ne parlez pas de cela ! ne parlez pas de cela ! Je n’oublierai jamais sa figure quand il a tourné sur lui-même, je le vois encore ; c’est affreux d’avoir tué !… »

On l’engage à se coucher, à dormir pour calmer ses nerfs, mais longtemps Flossie se ressentira de ces émotions terribles, de l’interminable angoisse de cette nuit pendant laquelle, assise au milieu des bourreaux qui devaient la torturer le lendemain, elle attendait des secours en se disant que les siens seraient sûrement écrasés par le nombre. Entre elle et le vieil Allan Quatremain, une vive amitié s’est nouée en peu de jours ; à l’heure des adieux, elle lui donne une boucle de ses cheveux d’or et il lui remet en échange, avec de bons et sages conseils, un chèque de mille