Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/34

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coquins ; ils trafiquent de chair humaine, c’est-à-dire d’esclaves, comme si ces noirs étaient une simple denrée. Mais mon Portugais montrait la physionomie d’un homme comme il faut ; sa longue moustache était noire, ses yeux bruns et vifs ; sa politesse exquise fit ma conquête. Il me dit son nom : José da Silvestra ; il ajouta qu’il avait son habitation sur les bords de la baie de Delagoa. Le lendemain, en me quittant, il me salua d’un air fort noble et me dit :

« — Adieu, señor ; si nous nous revoyons, je serai l’homme le plus riche du monde, et je me souviendrai de votre accueil hospitalier ! »

« Puis il s’éloigna vers l’ouest. Je me demandais si c’était un fou.

« Une semaine plus tard, j’avais repris des forces, et, tout en rongeant une carcasse de poulet devant ma petite tente, je regardais le soleil enflammé s’abaisser sur les sables du désert, lorsque je vis, sur une pente de terrain, à environ trois cents mètres, quelque chose comme une forme humaine. Tantôt rampant, tantôt se dressant, tré-