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rent la condition de l’amnistie. En effet Sir John A. et Sir George Étienne répondirent à nos délégués qu’il était de la nature même de l’arrangement amical qui avait lieu entre les deux pays, que cette amnistie fût proclamée comme ils la demandaient. Ils ajoutèrent que bien que la proclamation de cette amnistie fût de la prérogative Royale, ils étaient cependant en mesure d’assurer aux délégués du Nord-Ouest qu’elle serait certainement proclamée.

Les très Honorables Sir John Young, depuis Lord Lisgar, Sir Clinton Murdoch, délégué à Ottawa par la Couronne pour y faire connaître ses volontés au sujet des difficultés du Nord-Ouest donnèrent aussi péremptoirement à nos délégués l’assurance que cette amnistie serait proclamée, à la satisfaction des habitants du Nord-Ouest.

Néanmoins nos délégués firent remarquer à Son Excellence qu’ils seraient heureux d’avoir par écrit cette promesse d’amnistie. Son Excellence répliqua que la chose ne souffrait aucune difficulté, et que cela serait fait aussitôt que le parlement aurait sanctionné le reste des arrangements.

Les délégués du gouvernement canadien et ceux du gouvernement provisoire rédigèrent ensemble le bill de Manitoba.

Pendant ce temps là, le gouvernement impérial jugea à propos d’envoyer des soldats réguliers dans ses territoires du Nord-Ouest. C’était son droit et son devoir. Et nous étions contents de voir enfin arriver les troupes de la métropole pour assumer au milieu de nous les fonctions du gouvernement.

Mais quelle ne fut pas notre surprise de voir le Canada s’arroger le droit de nous envoyer aussi une expédition militaire, pendant les difficultés qu’il avait avec nous, et sans avoir conclus avec nous aucun arrangement.

Le Président du gouvernement provisoire se plaignit auprès de Sa Grâce Monseigneur Taché de l’injustice de la conduite et des prétentions du Canada vis-à-vis de nous. Et il déclara à Sa Grâce qu’en autant que l’expédition de Wolseley était canadienne, elle verrait se fermer devant elle les portes du pays aussi longtemps qu’une entente amicale ne serait pas définitivement conclue entre le gouvernement canadien et le gouvernement provisoire,