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d’Hudson pour tenir les séances trimestrielles de la Cour générale, la convention témoignant tout son respect à l’autorité, prit ajournement jusqu’à ce que la Cour eût clos ses procédés.

Cependant, le comité national des Métis prit ses précautions pour que nos affaires publiques ne tombassent par une ruse à la merci d’un prétendu lieutenant-gouverneur canadien qui ne prenait ses amis et ses conseils que parmi ceux dont la conduite était ouvertement hostile aux intérêts des Métis et des anciens colons.

Le 24 novembre, le comité national voulut protéger les livres et les argents publics contre le complot que des amis de M. McDougall tramaient pour s’en emparer le 1er décembre. Il environna ces livres et ces argents d’une forte garde.

M. McDougall se laissa gagner. Et le 1er décembre 1869, il s’arrogea le droit de proclamer l’annexion de la Terre de Rupert et du Nord-Ouest au Canada.

Et notre gouvernement de la Compagnie de la Baie d’Hudson, déjà tant affaibli par les violences de la lutte que les amis extravagants du Canada et de ses employés lui faisaient depuis une année surtout, M. McDougall, s’arrogea aussi le droit d’en proclamer la déchéance. Il se proclama lui-même gouverneur. Et à toutes ces fausses proclamations, il ajouta une proclamation de guerre ouverte contre nous.

Le colonel Dennis, maintenant arpenteur général, reçut de M. McDougall, avec sa commission pour faire la guerre, les titres de Lieutenant et de Conservateur de la paix. Ces hommes nous attaquaient injustement, illégalement au nom du gouvernement canadien. Ils ne respiraient que la guerre…

Avons-nous fait la guerre pour la guerre ?

Le Dr. Shultz avec une cinquantaine d’hommes armés se trouva bloqué dans sa maison par le comité national des Métis qui avait à ses ordres 800 hommes. Schultz et la plupart de ses cinquante partisans avaient été regardés depuis quelque temps par nos autorités comme des perturbateurs de la paix publique. Et ils avaient souvent parlé du projet de chasser les Métis vers les Montagnes Rocheuses, afin de débarrasser les environs du Fort Garry de leur présence. Qu’avons-nous fait de ces hommes quand ils se trouvaient à notre merci… ? La ville de Winnipeg eut la générosité d’intercéder en leur faveur. Le comité National des