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Monsieur D. A. Smith réitéra ce qu’il nous avait déjà dit dans la grande assemblée qui avait eu lieu au Fort Garry.

Avant de prendre congé de la convention, les trois Messieurs invitèrent, au nom du Canada, le peuple de la terre de Rupert et du Nord-Ouest, à envoyer des délégués à Ottawa pour en venir à une entente amicale. Et au nom de leur gouvernement ils promirent une réception cordiale à nos délégués.

L’invitation ainsi faite au peuple fut acceptée par la convention au nom du peuple.

Le Président du Gouvernement Provisoire ayant appris cela, fit observer à la convention le périlleux état où nous avaient plongés les usurpations de Monsieur McDougall, et ayant attiré son attention sur la nécessité où nous étions, pour empêcher l’anarchie, d’affermir le Gouvernement Provisoire qu’une moitié des colons avait proclamé le 8 Décembre 1869, mais auquel l’autre moitié n’avait pas encore donné son adhésion ; et lui ayant fait observer que ce gouvernement réclamait l’appui des citoyens non-seulement pour maintenir efficacement la paix, mais encore pour traiter convenablement avec le Canada, la convention consolida par le consentement unanime de tout le peuple qu’Elle représentait, l’établissement du Gouvernement Provisoire. Et par un vote spécial, sur les quarante, plus de trente de ses membres, confirmèrent dans la position de Président du gouvernement celui qui, après Monsieur John Bruce, avait occupé cette charge depuis le 27 Décembre 1869.

Monsieur le juge Black avait jusque-là présidé aux délibérations de la Convention. Mais immédiatement après ce vote, sur le désir de la convention Elle-même, il céda son siége au Président du Gouvernement Provisoire, qui sur le champ nomma Monsieur le Juge Black, le Révérend Monsieur Ritchot et Alfred H. Scott délégués à Ottawa, félicita la convention de son patriotisme, la dissout et la congédia.

Le lendemain, 12 Février, le Secrétaire d’État du Gouvernement Provisoire, écrivait au Révérend curé de St. Norbert la lettre officielle suivante :