Page:Riel - Lettre à Eustache Prudhomme, 1869.djvu/2

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Que me font les honneurs ? J’ai tant été abreuvé déjà par les humiliations ! Cher ami, tu me parles de la fortune ! Je n’ai pas un sou. Je suis indépendant, libre comme un oiseau. Et c’est ce qui fais ma force aujourd’hui. Je n’ai que ma vie ! Je l’expose ! Je la risque ; je la mets partout en avant ; heureux si je mourais pour la justice, l’honneur et mon pays. Je sais bien que Dieu serait ainsi plus disposé à avoir pitié de moi ! Et toi aussi tu as une fortune ! Quelle fortune ? Presque comme la mienne peut-être, mais veux-tu que je te dise ? Avant longtemps il y aura ici de l’argent en masse.