Page:Rignano, La question de l’héritage, 1905.djvu/8

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la classe prolétarienne pourra jamais résulter de la croissance économique de cette classe. Ni la coopération de production, ni la coopération de consommation ne pourront jamais mettre entre les mains des ouvriers plus qu’une partie infime des moyens de production.

Si donc la classe ouvrière doit jamais être affranchie, si jamais, pour mieux parler, l’actuelle distinction des classes doit disparaître, ce ne sera que grâce à une révolution juridique, opérée par voie législative : c’est là une conviction qui s’impose à tout esprit clairvoyant.

De cette conviction, M. Rignano est pénétré. Et c’est pourquoi il a formulé le projet que je présente aujourd’hui aux lecteurs de la Bibliothèque socialiste.

L’institution des prélèvements successoraux de M. Rignano constituerait une modification juridique de la propriété. Pour M. Rignano, ces prélèvements successoraux devraient servir à opérer une vaste socialisation des moyens de production, une certaine place restant cependant, dans la société que conçoit M. Rignano, pour la propriété, pour la production et la capitalisation privées.

J’ai laissé de côté, pour composer ce livre, tout ce qui a trait aux idées personnelles de M. Bignano sur l’organisation de la société future. Je me suis appliqué, voulant faire de ce livre un livre de propagande en faveur du pro-