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tèmes de contributions peuvent se résumer ainsi :

1o  Les impôts poussent à un gaspillage de précieuses énergies humaines en travaux improductifs de perception, de surveillance et de contrôle[1].

2o  Ils attentent à la liberté personnelle en causant une foule de vexations et d’ennuis ; et souvent la complication énorme, épouvantable, des dispositions législatives en matière d’impôts fait que, sans le vouloir, les plus honnêtes gens transgressent des règlements qui ont le tort d’être trop minutieux, trop divers et incessamment modifiés.

« Ils ajoutent, dit Wagner, des frais accessoires très considérables aux charges supportées par le contribuable, causent une très grande perte de temps et de travail, en même temps qu’ils excitent (surtout les impôts de consommation) à des formes de fraudes très déplorables, telles que la contrebande et la corruption[2] ».

3o  Ils entravent de mille façons l’industrie et le commerce et leur donnent une direction artificielle qui empêche la production de se faire toujours dans les lieux et de la façon où il serait

  1. Les frais généraux de perception atteignirent, selon Wagner, 7,77 millions de £ pour 74,93 millions de £ de rendement brut en 1875 en Angleterre ; cette proportion est égale à 10,4%. En France, les frais s’élevaient à 249 millions pour un rendement de 2.577,05 millions, soit 9,7%. Ces deux États sont ceux où les frais de perception sont relativement le plus réduits (Finanzw., éd. it., p. 189).
  2. Wagner, ibid., 1085, 1116.