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Page:Rilke - Histoires du Bon Dieu.pdf/110

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CELUI QUI ÉCOUTAIT LES PIERRES

Je suis de nouveau chez mon ami paralytique. Il sourit de sa manière particulière :

— Et de l’Italie vous ne m’avez jamais rien raconté ?

— Cela veut dire que je dois le plus tôt possible rattraper le temps perdu ?

Ewald hoche la tête et ferme déjà les yeux pour m’écouter. Je commence donc :

— Ce que nous éprouvons comme le printemps, Dieu ne le voit passer sur la terre que comme un fuyant et petit sourire. Il semble alors qu’elle se souvienne de quelque chose ; en été elle en parlera à tous, jusqu’à ce qu’elle se fasse plus sage, dans le grand silence de