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Page:Rilke - Poésie (trad. Betz).pdf/115

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JE VIS…

Je vis, et justement le siècle part.
On sent le souffle d’une grande page
où Dieu et toi et moi avons écrit,
et que tourne, très haut, une main étrangère.

Déjà l’on sent l’éclat d’une page nouvelle
où tout peut encor devenir.

Les forces sereines mesurent leur étendue
et s’interrogent d’un regard obscur.