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Page:Rilke - Poésie (trad. Betz).pdf/64

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CHEMIN AVEUGLANT…

Chemin aveuglant, dans l’excès de lumière perdu,
poids du soleil sur tant de vignes,
et, tel un songe, un portail, tout à coup,
large et taillé dans un mur invisible.

Le jour brûla longtemps le bois de ses vantaux ;
mais au fronton arqué de l’embrasure
les armes et le bandeau princier durent.

Entre, et tu seras l’hôte… — De qui ?
Frissonnant, tu verras jusqu’au cœur sauvage du pays.