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Page:Rilke - Poésie (trad. Betz).pdf/89

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LE VOISIN

Violon inconnu, pourquoi me poursuis-tu ?
Combien de fois déjà, en des villes lointaines
ta solitaire nuit a parlé à la mienne !
Sont-ils mille à jouer, ou rien qu’un seul ?

Est-ce donc qu’il y a dans tant de grandes villes
des hommes qui, sans ton secours à toi,
se seraient égarés dans les fleuves hostiles ?
Et pourquoi, dis, toujours, me recherche-t-il, moi ?