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Page:Rilke - Poésie (trad. Betz).pdf/94

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SOLITUDE

La solitude est pareille à ces pluies
qui, montant de la mer, s’avancent vers les soirs.
Des plaines elle va, lointaines et perdues,
au ciel qui la contient toujours.
Et c’est du ciel qu’elle retombe sur la ville.

La solitude pleut aux heures indécises :
lorsque vers le matin se tournent les rues neuves,
lorsque les corps épuisés de méprises