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Page:Rimbaud - Œuvres complètes (extrait Album zutique), 1965.djvu/18

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Un noir angelot qui titube,
Ayant trop mangé de jujube.

Il fait caca: puis disparaît:
Mais son caca maudit paraît,

Sous la lune sainte qui vaque,
De sang sale un léger cloaque !

Louis Ratisbonne.
A. Rimbaud

Les soirs d’été, sous l’œil ardent des devantures
Quand la sève frémit sous les grilles obscures
Irradiant au pied des grêles marronniers,
Hors de ces groupes noirs, joyeux ou casaniers,
Suceurs du brûle-gueule ou baiseurs du cigare,
Dans le kiosque mi-pierre étroit où je m’égare,
— Tandis qu’en haut rougeoie une annonce d’Ibled, —
Je songe que l’hiver figera le Tibet
D’eau propre qui bruit, apaisant l’onde humaine,
— Et que l’âpre aquilon n’épargne aucune veine.

François Coppée.
Arthur Rimbaud

Aux livres de chevet, livres de l’art serein,
Oberrnann et Genlis, Vert-Vert et le Lutrin,
Blasé de nouveauté grisâtre et saugrenue,
J’espère, la vieillesse étant enfin venue,
Ajouter le traité du Docteur Venetti.
Je saurai, revenu du public abêti,
Goûter le charme ancien des dessins nécessaires.
Ecrivain et graveur ont doré les misères
Sexuelles, et c’est, n’est-ce pas, cordial:
Dr Venetti, Traité de l’amour conjugal.

François Coppée.
A. R.