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Page:Rimbaud - La Mer et les poissons, 1870.djvu/39

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V


Bienfait qui résulterait de l’interdiction de la pêche à la traîne. — Inanité des mesures de détail pour remettre la pêche côtière en harmonie avec les besoins de la consommation.

Il y a peu de temps, un des journaux qui ont bien voulu s’occuper de notre livre, nous adressait le reproche d’avoir « trop asservi aux intérêts maritimes l’intérêt pour le moins aussi considérable de l’alimentation publique, ce redoutable problème de l’époque actuelle ».

« De ce que le peu d’inclination de nos compatriotes pour les professions de la mer justifie l’existence de notre réserve navale, ajoutait cette feuille, il ne suit pas nécessairement qu’il faille sacrifier, à la conservation de cette réserve, une des principales branches nourricières de la population du pays. Le premier besoin d’un peuple n’est pas de se trouver toujours en état de faire la guerre, c’est-à-dire de parer à une éventualité. Ce à quoi il doit pourvoir d’abord, c’est la nécessité permanente d’assurer sa subsistance. »

Sans doute, le premier des besoins, pour les sociétés comme pour les individus, est celui de se nourrir. Il n’y en a point de plus immédiat, de plus continuel et de plus impérieux ; mais s’il est toujours instant et absolu, s’il ne peut être négligé ni sacrifié à un autre, il faut convenir, cependant, qu’il est de tous nos besoins le plus facile à satisfaire. Jamais une société civilisée