Page:Rimbaud - Lettres, éd. Berrichon, 1899, 2e éd.djvu/13

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Dans ces lettres de Rimbaud à sa famille, on ne trouvera point de littérature, ou tant peu et si involontaire! A peine y rencontrera-t-on la trace des préoccupations scientifiques et industrieuses qui caractérisent l'époque d’évolution mentale à laquelle elles furent écrites. Point de drame intérieur complaisamment exposé, point de métadrame — dirait l’admirable Henry Bourgerel —; simplement, des relations d’aventures offertes avec négligence et feinte bonhomie, touchant l’existence matérielle et la prospérité pécuniaire, et des commissions. De sorte que, bien que cette correspondance, dès mise par ordre de dates, forme un ensemble de lecture des plus mouvementés et des plus tragiques, l'on serait, à un point de vue, le point de vue psychologique, déçu; si l’on ne savait l’aptitude de l'âme complexe et formidable du poète des Illuminations et du Bateau ivre à se mettre, dans son