Qu’allait dire la Supérieure quand il lui demanderait une avance sur cette commande qu’il était en train d’exécuter ?
— Je comprends bien, monsieur Perreault, je comprends bien. Seulement, je ne sais pas si ça se peut. Je dois même vous dire qu’il est question d’attendre à l’an prochain pour changer les fenêtres de l’orphelinat.
— C’est pas possible, ma Sœur, j’ai presque fini l’ouvrage. Et il faut que je paye mon bois, que je paye mes ouvriers. Et puis… c’était commandé.
— Je comprends bien, monsieur Perreault. Vous me le dites. Mais ça, c’est des affaires de l’ancienne Supérieure. Moi je ne vous ai encore rien commandé. Il faudra que j’en parle à notre Mère Provinciale quand elle fera sa visite.
— Mais, quand c’est que c’est, sa visite. Parce que si…
— Certainement, certainement, je comprends bien. Elle doit passer vers le mois prochain. Le plus tard à la fin de l’été. Je vous avertirai, monsieur Perreault. Je vous ferai demander. Bonjour, monsieur Perreault.
— Bonjour, ma Sœur.
Il se retrouva dehors abasourdi, affolé, se demandant quel diable lui avait soufflé l’idée de cette démarche. Pourvu que la sœur Supérieure n’en parle pas à monsieur le Curé ; c’est qu’il serait mécontent, monsieur le Curé.
Il va donc falloir passer à la mairie, demander un délai pour payer ses impôts.
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