Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/110

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qui lui revient ; 2° ce qu’il a promis à son beau-frère Lambert, et un présent que nous nous proposons de faire à votre épouse et à la belle Andrée, que j’embrasse de tout mon cœur. L’affaire du père Maignan consommée, nous nous occuperons de quelque expédition au loin. Ensuite nous reviendrons par ici faire les autres que vous savez, et vous continuerez d’avoir toujours votre part au gâteau, et vous n’aurez point affaire à des ingrats. Frisé, que vous nous avez envoyé, nous est fort utile. »

Signé : Un de vos agents.


D’abord la lettre parut suspecte. Puis, on se demanda s’il n’y avait par corrélation entre l’expédition au loin qu’elle annonçait et l’enlèvement de Beauvais. L’hypothèse était permise. Fouché même, à quelques jours de là, prescrira enquête à ce sujet[1]. D’autre part, qui était ce Condé destinataire de la lettre ? Était-il un nom réel sciemment ou inconsciemment altéré, ou une appellation convenue ? Liébert soupçonna qu’il s’agissait peut-être d’un certain Gondé, ex-chouan, émigré non rayé, originaire de Romorantin[2], encore qu’il se dît de Loches, et signalé comme ayant, aux jours complémentaires, sous le nom de Charles que lui avait donné Mme Arthur[3], quitté le département de la Sarthe. Ce qu’il apprenait, rapproché des circonstances de l’enlèvement, lui fit supposer que Gondé avait pu y participer. Pour s’en assurer il demanda communication des pièces de l’enquête[4].

  1. Le 4 brumaire.
  2. Voir pages 15, 66, 148 et suivantes.
  3. Mme Arthur Guillot de La Poterie (voir page 73 et note 1).
  4. Cette demande fut faite par l’entremise de Savary, qui, sur le refus du Préfet de communiquer les pièces, revint prendre Liébert et le ramena avec lui à la Préfecture.