Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/117

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à les découvrir, il est autorisé à les faire arrêter et à les faire conduire à la prison de Tours. Lorsqu’il aura délivré le Sénateur, il le conduira à son épouse et les invitera à se rendre sans délai à Paris pour y donner tous les renseignements nécessaires au Ministre de la Police. Il leur recommandera le secret le plus absolu sur ces renseignements. Les Préfets et les commandants militaires sont invités à seconder les efforts du citoyen X... »

Cette commission était signée de Fouché et revêtue du timbre de la Police générale. C’était la même qui, lors de la visite de Carlos Sourdat, avait si fort ému le Préfet de Loir-et-Cher[1]. Les cavaliers ajoutèrent qu’il fallait désormais s’abstenir de recherches ostensibles, car elles empêchaient toute découverte.

Devant une réquisition en si bonne forme, il fallait s’incliner. Le lieutenant dressa procès-verbal de l’incident et les cavaliers furent laissés libres de continuer leur route. Parole de gendarme est suspecte : craignant d’être suivis, ils dirent vouloir passer la nuit à Loches ; ils en repartiraient le lendemain après avoir revu le Sous-Préfet. Cette déclaration acheva d’inspirer confiance en leur véracité, et ils prirent congé pour se rendre à une auberge qu’ils désignèrent.

Le lendemain [2], sitôt levé, le Sous-Préfet s’enquit des voyageurs dont il attendait la visite et, sans doute aussi, quelques indications complémentaires : ils avaient quitté Loches au milieu de la nuit ! Se croyant joué, il mande Boisard et le lieutenant.

  1. Voir page 87.
  2. 19 vendémiaire.