Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/146

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On pourrait supposer, – car il fallait, malgré tout, parler coupables, l’opinion l’exigeait, – qu’on s’occupa d’abord des brigands ?... Ce fut aux militaires qu’on s’en prit. La politique a de ces surprises. Les militaires avaient entrevu quelque chose là où les civils ne voyaient rien ; ils avaient commis l’imprudence de parler quand il valait mieux se taire. On leur reprocha d’avoir eu raison là où d’autres, mieux avisés, avaient eu raison d’avoir tort. La royauté, dans le fief de Fouché, n’était pas aux borgnes, mais aux aveugles !

On a assisté aux préliminaires de l’antagonisme entre le Préfet d’Indre-et-Loire et le Général Liébert[1]. Le commandant Boisard fut choisi pour en payer les frais. Certains patriotes, avec qui il avait eu maille à partir[2], le détestaient ; son subordonné, le capitaine Folliau, le jalousait. De faux rapports incriminèrent auprès du Ministre de la Police son attitude dans l’affaire de l’enlèvement. Fouché demanda sa destitution. Circonvenu par lui, le Général Radet écrivit, en termes fort vifs, au commandant : « On affirme que des gendarmes ont refusé de marcher ; j’aurai toujours à m’étonner du silence que vous avez gardé en cette avilissante circonstance. » Liébert couvrit son subordonné. Il en appela du Ministre mal renseigné au Ministre mieux informé ; les attaques dirigées contre Boisard visaient, en réalité, tous les militaires ; elles étaient le résultat d’intrigues contre lesquelles on ne saurait trop s’élever : « Les militaires

  1. Pages 59-61, 70-90, etc.
  2. Entre autres Chalmel, Texier Olivier, le Directeur actuel du Jury, Japhet, qu’en d’autres temps Clément de Ris appelait l’immonde Japhet.