Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/182

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domestiques ou journaliers de Beauvais le reconnaissaient et le désignaient comme le chef des brigands[1] ; qui croire ?

On fit appel à Petit, à Mme Clément de Ris, à son fils. Le chirurgien répondit ce qu’il avait toujours répondu : il ne pouvait reconnaître ce qu’il n’avait pas vu, et il n’avait pu voir ce que le bandeau lui cachait. Mme Clément de Ris fit certifier, par médecin, que son état de santé ne lui permettait pas, sans danger, de venir déposer. Paulin Clément de Ris s’en référa à sa déclaration du 2 vendémiaire devant le Juge de paix de Montlouis : il avait dit alors tout ce qu’il savait, et il n’avait, depuis, rien su de plus que ce qu’il avait dit. Bref les choses restèrent en l’état, et l’impression fut que, si l’on tenait des complices, on ne tenait aucun des coupables. Les tiendrait-on jamais ?

Tout concourait à compliquer et à prolonger l’instruction. Aux termes de la loi, la délégation la confiant à Japhet expirait le 14 brumaire. À cette date, un de ses collègues, Roussereau, lui succéda dans les fonctions de Directeur du Jury. Qu’en ces conditions Japhet ait apporté quelque mollesse à amorcer des recherches propres à amasser contre lui colères, haines et rancunes, il n’est pas surprenant. Il ne l’est pas davantage que l’obligation pour son successeur d’étudier le dossier dont il prenait la charge en cours de route ait retardé l’activité des poursuites.

D’autre part, le déplacement du Préfet d’Indre-

  1. Dépositions d’Anne Tasse, Métayer, Créhelleau, Élisabeth Dansault, Blondeau. – Lemesnager était victime d’une ressemblance avec Gondé.