Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/185

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ce dernier : « Je suis détenu comme chef de l’attentat commis contre votre personne. Je n’entre dans aucun détail de justification. Vous devez à ma position la célérité dans cette tortueuse affaire. Je viens demander votre confrontation et ma mise en jugement. Si je suis coupable, que la loi m’atteigne ; si je suis innocent, qu’elle m’élargisse. Je n’ai jamais souillé mes jours par une lâcheté[1]. »

Saisi de ces plaintes, accusé de négligence, le nouveau Directeur du Jury se rendait compte que de la même main qui signait les ordres venaient aussi les entraves apportées à leur exécution. Visiblement on tirait l’affaire en longueur. Dans quel but ? Il eût été aussi indiscret de poser la question que périlleux d’avouer ses conjectures. Un événement inattendu allait précipiter le dénouement. On avait tenté d’assassiner le Premier Consul.


V

Chacun sait l’émotion provoquée par cet attentat dans toutes les classes de la société ; l’indignation des uns, la consternation des autres ; la colère de Bonaparte contre le Ministre qui n’avait su ni prévenir le forfait présent, ni découvrir les auteurs de crimes récents, préparation de celui-ci. Il y avait quelque part un nid de conspirateurs : il fallait le trouver, le détruire. De là des perquisitions, des arrestations, qui, dirigées contre les assassins de nivôse, atteignirent par contre-coup plusieurs des coupables de l’attentat de Beauvais. «

  1. Lettre du 8 nivôse. ─ Correspondance privée de Clément de Ris.