Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/188

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Après un long mois, celui-ci se décida[1] à en envoyer copie, à titre de renseignement : « Ces déclarations, n’ayant pas été reçues par un officier de police judiciaire, n’étaient pas pièce de procédure » ; d’ailleurs « elles n’apportaient aucune révélation importante ». Quand la pièce parvint à Tours, trois nouveaux prévenus, Aubereau, de Canchy et de Mauduison, étaient aux mains de la Justice. Il y avait de fortes présomptions qu’elle tenait cette fois trois des ravisseurs.


VI

Sur les dénonciations de Gondé[2], Fouché avait enjoint, le 16 nivôse, aux Préfets d’Eure-et-Loir et du Calvados, de mettre en arrestation, comme voleurs de diligences, les sieurs de Canchy et de Mauduison, de Nogent-le-Rotrou, et le citoyen Gaudin, de Caen. L’ordre concernant les deux premiers fut exécuté le 1er pluviôse. C’étaient des gens aisés, réputés paisibles, et bien apparentés.

Jean David Charles, comte de Mauduison[3], de Nogent-le-Rotrou, appartenait à une famille, propriétaire, depuis le XVe siècle, du domaine de Préval (Sarthe). Capitaine, à dix-neuf ans, dans l’armée de Bourmont, amnistié à la suite de la capitulation de Bellesme, il vivait d’ordinaire à Préval, où il avait pris domicile pour échapper à la conscription.

Auguste Louis Nicolas de Moustier, marquis de Canchy, âgé de vingt-huit ans, originaire de

  1. Le 12 ventôse.
  2. Voir pages 154-155.
  3. C’est lui qui avait été surpris en visite chez Gondé. ─ Voir pages 152-153.